Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island, le test sur Nintendo Switch
Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island, le test sur Nintendo Switch.
Après avoir reçu la vision d’une mystérieuse jeune fille retenue captive par un terrible monstre, Shiren et Koppa se dirigent vers l’île de Serpentcoil – une île lointaine dont la rumeur dit qu’elle est la forteresse perdue des pirates avides de trésors. Pour braver les nombreux dangers qui les attendent, Shiren et Koppa doivent traverser des donjons complexes remplis de monstres hostiles, de pièges cachés et d’objets utiles. Le décor est planté, cette île ne nous veut aucun bien !
Développeur: Spike Chunsoft, Co., Ltd Éditeur: Spike Chunsoft, Co., Ltd / Reef Entertainment Site: Voir le Site Officiel du jeu Genre: Roguelike | RPG Date de sortie sur Nintendo Switch: 27 février 2024 Réseaux Sociaux: Facebook | Twitter | YouTube | Instagram | Twitch Acheter le jeu en édition numérique : eShop Nintendo Acheter le jeu en édition physique : Amazon | Rakuten |
Le retour d’une licence quasi oubliée en occident
Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island marque le retour de la licence. Car qu’on se le dise, l’Europe n’a pas été gâtée concernant la licence. De façon générale, c’est même tout le monde occidental qui est passé à côté de la licence depuis ses débuts. À ce jour, seul 3 jeux sont sortis chez nous : Mystery Dungeon: Shiren the Wanderer, sorti sur Nintendo DS au Japon en 2006 et en Amérique du Nord en 2008. Shiren the Wanderer est sorti 2 ans après en Amérique du Nord, sur Wii. Enfin, plus récemment, c’est au tour de Shiren the Wanderer: The Tower of Fortune and the Dice of Fate de s’être fait connaître un peu plus du monde occidental, puisque le titre est sorti sur Nintendo Switch, simultanément en Europe et en Amérique du Nord, en décembre 2020. Autant le dire, Shiren the Wanderer a encore tout à prouver pour conquérir l’Europe.
Tout d’abord, la conquête de la France risque de prendre un peu plus de temps que prévu car le jeu n’est tout simplement pas traduit dans notre langue. Pour un jeu vendu plein tarif, c’est quand même moyen… même très moyen. Ce premier manque risque de rebuter beaucoup de personnes dans les pays francophones. Alors oui, l’anglais ça s’apprend, on connaît la phrase, encore est-il que vendre le jeu 60€ pour un jeu non traduit, ça risque déjà de bloquer pas mal de personnes. Maintenant que ce détail a été abordé, passons au jeu !
Tout d’abord, l’histoire n’est pas des plus passionnantes. Elle a le mérite de poser le cadre du jeu. Mais attention, elle est loin d’être mauvaise pour autant. Elle est même plutôt bien ficelée, puisqu’au début l’histoire sera un peu plus longue et prendra le temps de poser le décor, avant de s’effacer progressivement, laissant place au gameplay pur et dur. Cependant, la narration ne s’efface jamais pour autant et elle nous accompagne de façon très intelligente, tout au long de l’histoire. Cette dernière se suit facilement. Le mignon petit furet qui nous accompagne, à savoir Koppa, fera office de narrateur principal du jeu.
Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island est un roguelike. Et comme tout roguelike, chacune des tentatives a sa part de chance et d’aléatoire. Que ça soit en terme de loot, de génération de niveaux ou d’ennemis. Le jeu n’est pas là pour vous faire de cadeaux. Le jeu exécute et suit à merveille toutes les mécaniques du roguelike : difficulté, l’aléatoire qui a décidé que ce n’était pas le bon moment de briller ou encore l’exigence du genre.
Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island, l’injustice du roguelike
Le roguelike est parfois (souvent) injuste. Tous les joueurs ayant goûté à ce genre de jeu le savent très bien. On préfère insister sur ce point, car le jeu met en place toutes les mécaniques du genre. Tout d’abord, nous sommes face à un Donjon-Mystère. Le “Donjon Mystère” offre un gameplay quasi-infini, avec des cartes de donjon, des ennemis et du butin générés de manière procédurale. Une force pour ce type de jeu.
Vous arriverez sur l’île au niveau 1. Vous êtes sans argent, sans armes, sans objets, sans nourriture, sans rien. Et c’est là que la magie du genre opère. Vous commencerez votre premier donjon, vous trouverez (peut-être) une épée, un bouclier, des objets, de l’argent, qu’importe. Vous vous sentirez puissant, puis patatra, la mort arrive. Et là, c’est le drame, vous revoilà au niveau 1, sur l’île de départ, à repartir de zéro de votre chambre. Si lire les phrases précédentes vous ont déjà dégoûté, alors le genre du roguelike n’est pas fait pour vous, et par conséquence, ce jeu non plus. Car oui, le jeu vous offre ce qu’il a envie d’offrir. Par exemple, il est arrivé d’avoir une run sans arme et seulement un bouclier ! Autant dire que ça n’a pas été évident. Ça s’est même terminé en eau de boudin.
La magie de Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island est que le hasard est bel et bien présent. C’est le facteur chance du jeu et il faut l’accepter.
Le combat en jeu est géré via un système de tour par tour, mais qui s’effectue en temps réel. Quand vous vous déplacez, l’ennemi se déplace. Chaque déplacement vous rend 1 point de vie. C’est aussi simple que ça. La fluidité des mouvements fait qu’on ne sent pratiquement pas le côté tour par tour. Ce dernier ne ralentit nullement l’aventure. Vous êtes en mouvement constant ! De plus, les combats s’effectuent également dans le même ton : pas d’arrêt de jeu pour passer en mode combat non, on se bat directement sur la carte. Coup d’épée, parchemin, flèches, toute une panoplie s’offre à vous. Enfin s’offre à vous… si le jeu en a décidé ainsi. L’ensemble est fluide, bien mené. De plus, de nombreux objets sont lootables sur la carte. Certains sont consommables (usage unique) d’autre seront à équiper (comme épée, bouclier, bague et tout ce qui touche à l’équipement). Ces objets peuvent agrandir la panoplie de Shiren. Que ça soit un parchemin qui fera des dégâts autour de vous, un autre qui peut paralyser, de multiples possibilités s’offrent au joueur. Mais encore une fois, le côté aléatoire fait qu’on doit utiliser tous ces objets, qui seront des consommables, à bon escient. On ne sait pas si ça reviendra !
Shiren n’est pas venu pour souffrir, OK
Et bien malheureusement si. Car en plus du système de combat, il faudra être vigilant à un autre domaine, à savoir la plénitude. Shiren se déplace, Shiren se bat, Shiren puise dans son énergie, donc Shiren a faim ! Oui, il faudra gérer la faim (plénitude dans le jeu) de son personnage. Mais petit détail très intéressant, la faim n’est pas simplement utile pour remplir le ventre de notre héros. Manger quand Shiren a faim permettra de rassasier son ventre. Manger quand Shiren est déjà plein, permettra d’augmenter son niveau maximum de plénitude. L’aventure débute avec un niveau de HP de 15 et un niveau de Plénitude de 100. Ces 2 stats peuvent être montés par la montée de niveau (pour les points de vies), par des objets qui vous procurent des bonus ou en utilisant des consommables lorsque vous êtes déjà au maximum. Manger un Onigiri quand vous êtes à 50/100 de votre barre de Plénitude permettra de la remonter. Manger ce même Onigri en étant déjà à 100/100 permettra d’augmenter le niveau max de Plénitude. C’est bien pensé, même très bien, car la faim, ne sert pas juste à rassasier votre ventre.
Non la faim n’est pas juste là pour vous mettre des bâtons dans les roues. En montant la Plénitude à un niveau (qu’on ne dévoilera pas pour ne pas spoiler), vous pourrez obtenir le statut de Sumo. Et là, la richesse du gameplay dont on a parlé précédemment resurgit : avoir ce statut Sumo permettra d’augmenter les HP max et la puissance d’attaque de votre personnage. Les pièges ne feront plus de dégâts et Shiren pourra creuser dans les murs. Mais attention, car ce statut pourra aussi disparaître si votre plénitude descend en dessous d’un certain nombre.
Un mode En Ligne est également disponible, même s’il est marginal. Ce dernier a le mérite d’apporter une petite touche de fraîcheur au gameplay. Vous ne pourrez pas jouer avec des joueurs ceci dit. Le monde en ligne correspond à des missions de sauvetage. Quand votre personnage, ou un joueur dans le monde meurt dans son étage, il peut envoyer une demande de Sauvetage. Les joueurs pourront dans le menu principal du jeu, lancer le mode sauvetage et récupérer des missions de sauvetages pour sauver des joueurs qui auraient malencontreusement péri dans un donjon. Chaque joueur possède pour chacun de ses run, 3 demandes de sauvetages. Ces demandes permettent de reprendre là où Shiren a trépassé. Vous conserverez ainsi vos objets, armes et la vie vous donne une deuxième chance.
La clé pour le test de Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island sur Nintendo Switch a été fournie par Reef Entertainment. Merci à eux !
Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island
Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island est impitoyable. Il s'adresse aux joueurs aimant l'expérience du "die-and-retry" et des roguelike. Le jeu peut devenir répétitif, voire même injuste, comme l'exige son genre. Les joueurs qui veulent des défis et explorer les donjons y trouveront leurs comptes. Les nouveaux venus, eux auront beaucoup plus de mal. Au final, Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island ne réinvente pas la roue et le jeu fait ce qu'il sait faire. On doute cependant que cet opus fera connaître la licence en France. Et c'est peut-être là le défaut du jeu: son accessibilité ne sera pas à la portée de tous et surtout, l'absence du français, qui sera certainement un frein à beaucoup de joueurs francophones.