Core Keeper : Le test sur Nintendo Switch du jeu d’aventure/survie
Si je vous dis Minecraft, Stardew Valley ou encore Terraria, il ne fait aucun doute que ces jeux vous parlent et que vous avez certainement déjà joué à l’un d’entre eux. Alors que le genre “survie” est déjà largement représenté dans le milieu du jeu vidéo, il est vrai que les jeux en 2D sont peut-être moins répandus. Terraria représente ce qu’il y a de mieux dans cette catégorie et règne depuis de nombreuses années comme le “jeu référence”. D’autres titres ont tenté de prendre sa place, comme Don’t Starve.
Développeur: Pugstorm Éditeur: Fireshine Games Site: Voir le Site Officiel du jeu Genre: Aventure | RPG | Survie Date de sortie sur Nintendo Switch: 17 octobre 2024 Réseaux Sociaux: Twitter | YouTube | Discord du jeu Acheter le jeu: eShop Nintendo | Amazon | FNAC | Micromania | Cultura |
Core Keeper : Un mélange de genres
Le titre est sorti dans sa version 1.0 cet été sur PC. Après plusieurs années d’early access et de développement, voici que le jeu sort dans sa version définitive. Pour l’occasion, il est également disponible sur Nintendo Switch. Si je vous ai parlé de jeux comme Minecraft, Stardew Valley ou encore Terraria dans l’introduction, ce n’est pas pour rien : Core Keeper ambitionne de mélanger tous ces jeux en un seul.
Cependant, à la différence d’un Stardew Valley où l’on vous fait comprendre dès le début que réaménager sa ferme va être un long travail (qui en vaut la chandelle !), Core Keeper vous plonge immédiatement dans un milieu hostile. Et autant le dire, cela commence dès la PREMIÈRE seconde du jeu. Comme tout bon jeu du genre, on débute par la personnalisation de son avatar et le choix de sa classe, cette dernière apportant des bonus passifs. Jusque-là, rien de nouveau.
Puis nous voici “lâchés dans le jeu” – l’expression n’est pas usurpée. Le tutoriel est bref, que dis-je, pratiquement inexistant. Vous voilà face à un noyau dépourvu d’énergie. “D’accord, mais je dois faire quoi ?”. Cette phrase sera la première qui vous viendra à l’esprit. C’est alors que débute la dure phase d’apprentissage : on fouille dans son inventaire, on comprend qu’on peut fabriquer une ou deux choses comme une pioche ou cette fameuse table de craft, si chère aux jeux de survie. Cette dernière débloque à son tour des plans. On commence alors à explorer les alentours pour récupérer quelques matériaux.
Pourtant, la magie opère. Derrière ses graphismes en pixel art, on se surprend à vouloir explorer cette mine sans trop savoir pourquoi ni ce qu’on fait là. L’environnement, pour un jeu du genre, est très réussi ; on s’arrête parfois pour admirer le décor et les différents biomes qui défilent sous nos yeux. Chacun apporte sa petite touche de nouveauté. Car c’est bien là l’une des forces du jeu : même si vous êtes perdu, il vous montrera toujours un petit détail, une petite lumière, pour vous dire “ici, il y a quelque chose d’intéressant”, vous poussant ainsi à l’exploration.
Mine, Pioche, Pelle, Sac à dos : les bases de la survie dans Core Keeper
Comme dit auparavant, on commence avec rien, si ce n’est un outil et sa faim à rassasier. À l’image d’un Minecraft ou d’un Don’t Starve, oui la faim est présente. Manger vous rassasie, être rassasié vous redonne de la vie. On comprend alors que sécuriser une source d’alimentation devient vite primordial.
On ne va pas se mentir, Core Keeper ne réinvente pas la roue. Cependant, il n’en reste pas moins très réussi dans ses mécaniques de survie. En ce qui concerne l’amélioration de son personnage, ce dernier évolue avec le temps et en utilisant ses compétences. Un arbre de compétences propre à chaque “métier” permet d’améliorer son personnage et de lui apporter différents bonus. Là aussi, c’est très bien fait même si ça reste “basique” et déjà vu. La progression est au final assez naturelle. On commence comme beaucoup de classiques du genre avec des matériaux bas de gamme, vous savez, ce fameux mélange de bois et de cuivre qui façonne le début de nos parties.
On améliore alors nos outils en bois en cuivre. Puis on découvre l’étain, puis le fer, puis… rien de nouveau encore une fois. Chaque minerai fait office de “tier”, comme on peut le connaître dans certains MMORPG. Une armure en bois protégera moins bien qu’une en cuivre, qui protégera moins bien qu’une en… etc. Vous avez certainement compris le principe. Là aussi, on est sur du classique, mais cette progression rend la compréhension du jeu très efficace.
Cependant, vos ardeurs seront vite calmées. La courbe d’apprentissage lors des 5-6 premières heures est gigantesque. Comme un enfant émerveillé par toutes les joyeusetés qu’il découvre dans la vie, on se surprend à explorer et à se demander “qu’est-ce que je vais découvrir !”. Mais à la différence d’un jeune enfant qui a plusieurs années de découverte devant lui, ici le jeu vous rappelle après 5-6 heures que vous êtes désormais un adulte ! La courbe d’apprentissage ralentit, devenant presque frustrante. Au point de se demander parfois si “évoluer” vers les plans de matériaux supérieurs vaut réellement la peine, au vu des efforts que certains d’entre eux peuvent exiger.
Une variété d’activités proposées
Même si cette courbe d’apprentissage peut devenir frustrante après plusieurs heures, il n’en reste pas moins que Core Keeper propose une tonne d’activités dans la mine. Survivre est une nécessité certes, mais survivre est un plaisir !
En plus de devoir passer par cette étape d’amélioration de son équipement, notre personnage devra faire sa vie dans la grotte. Pour commencer, et comme on l’a expliqué un peu plus tôt, il sera possible d’améliorer son personnage. Ce système de progression s’inspire totalement de nombreux RPG et fonctionne avec le principe du “plus j’utilise une compétence, plus je l’améliore”. Une fois assez amélioré, on peut dépenser des points dans l’arbre de compétences en question et faire progresser son personnage. Rien de bien transcendant cependant, nous sommes loin de compétences “cheatées et surpuissantes”. Néanmoins, les petits bonus passifs ne seront pas de trop au cours de l’aventure.
En termes d’activités, elles sont très variées ! Planter ses cultures, pêcher, cuisiner, pratiquer la magie de combat ou préférer le corps à corps, miner, pratiquer l’artisanat, invoquer des serviteurs de combat, bref il y en a pour tous les goûts !
La culture est assez classique : on trouve des graines, on arrose, ça pousse et la magie opère. Des petites variantes existent, comme une terre fongique permettant de faire pousser des champignons (mais attention, les champignons ne seront pas tous inoffensifs et si vous avez déjà vu Fantasia, vous voyez certainement de quoi je parle !).
L’élevage des animaux est lui aussi très sympa même si assez basique là encore. On donne à manger à l’animal pour le rendre heureux, ce dernier vous récompense d’une fourrure, de lait, et de toutes sortes de matières premières propres à son espèce. Et si vous êtes familier avec Stardew Valley, il est possible d’avoir des œufs et d’obtenir des compagnons de combat.
Parlons du combat. Ce dernier reste lui aussi assez basique. Vous pourrez vous fabriquer épées et autres boucliers, tout comme il sera possible de trouver diverses armes. Corps à corps, magie, attaque à distance, toute la panoplie est là. Il ne sera pas rare de trouver des livres d’invocations permettant d’avoir un familier à ses côtés de façon temporaire, pour nous aider en combat. Cependant, les attaques à distance et magiques semblent bien plus efficaces et redoutables que le corps à corps, qui demandera un peu plus de maîtrise. Les livres d’invocations aideront grandement à la tâche !
La pêche est un point noir du jeu. En tant que grand fan de pêche dans les jeux vidéo, je dois avouer que cette activité est une grosse déception dans Core Keeper. Cette dernière semble encore au stade du “on se cherche encore”. Elle donne cette sensation d’être orpheline des autres activités et que le développeur n’a toujours pas trouvé la bonne formule. Après un système de mini-jeux durant la phase anticipée, là aussi pénible, qui a finalement été abandonné, la pêche est maintenant réduite au stade de l’inactivité absolue. C’est simple : on lance sa ligne à l’eau, on attend le petit signe “!” au-dessus de la tête de notre personnage qui signifie “ça mord” et on appuie sur la touche action. Voilà. Vous avez tout vu en ce qui concerne la pêche. Pas de mini-jeux, pas de “challenge”, l’activité se cherche encore.
Pour en terminer avec les activités, parlons de la cuisine. Cette dernière est un peu plus fun que la pêche. Là aussi très basique, elle n’en reste pas moins intéressante. À l’image d’un Zelda BOTW/TOTK ou des Smoothies d’un Echoes of Wisdom pour rester dans notre univers, on mélange des ingrédients et on voit le résultat. On se prend rapidement au jeu de découvrir ce que telle ou telle combinaison peut offrir.
Une exploration et une technique réussies
L’exploration de la carte est clairement un point fort du jeu ! Chaque seconde, le plaisir d’aller plus loin est grand. On se demande alors sur quoi nous allons tomber après une partie de minage. D’ailleurs, le jeu s’en rend compte et vous propose assez rapidement une automatisation des tâches et surtout, des transports. Les fameux rails de transport arriveront assez vite dans la partie. Ces derniers vous permettront de collecter toutes sortes de matériaux sur la carte et de les ramener à votre base, si vous optez pour une “base fixe”.
Cette exploration cache également un objectif important : combattre des boss pour progresser dans “l’histoire principale du jeu”.
Cependant, le jeu souffre vraiment en end-game. Là où de nombreux jeux du genre peuvent vous faire rester des centaines et des centaines d’heures, dans Core Keeper, la fin de partie devient répétitive. Une fois le jeu “terminé” et les principaux boss vaincus, l’intérêt s’en voit fortement diminué. Pour la défense du jeu, ce dernier n’a pas encore le même vécu que les classiques du genre. La 1.0 vient tout juste de sortir et le développeur est conscient qu’il reste encore du travail pour hisser ce (déjà) très bon jeu au niveau d’un Stardew Valley ou d’un Terraria. C’est tout ce que l’on souhaite !
En ce qui concerne l’aspect technique du jeu, le style pixel art est magnifiquement sublimé. Que ce soit l’eau ou les reflets sur cette dernière, tout est parfaitement soigné. On pourrait penser à un côté “déjà-vu” du fait que le jeu se déroule en souterrain sur le long terme, et pourtant, la variété des biomes et le côté mythologique du jeu font qu’on ne ressent jamais cette sensation.
Le jeu tourne bien sur Switch. Aucun ralentissement gênant n’a été à signaler durant le test. L’ensemble est bien réalisé et totalement soigné. Par contre, on ne va pas se mentir, la manette est dans sa globalité bien gérée et le jeu totalement jouable, mais quand il faut se mettre à viser avec un bâton de magie par exemple, ça devient un peu plus complexe. Tout est question d’habitude.
En ce qui concerne la durée de vie, il faudra compter environ 30 heures pour une progression rapide et une cinquantaine d’heures pour terminer l’histoire principale. Les joueurs souhaitant explorer pleinement le jeu et construire leur “base de rêve” pourront facilement y consacrer entre 100 et 150 heures.
Petit mot pour conclure ce test à propos du multijoueur : ce dernier est présent dans son mode en ligne. Cependant, il n’y a pas de mode multijoueur local implanté.
La clé pour le test de Core Keeper sur Nintendo Switch a été fournie par Pugstorm et Fireshine Games. Merci à eux !
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Core Keeper
Un jeu tout juste sorti en 1.0 qui pose déjà des bases très solides. Vous serez (on espère en tout cas !) très fier de voir votre progression entre le "d'accord mais je dois faire quoi ?" des premières secondes et votre maîtrise en fin de partie. Si vous avez aimé Terraria, Minecraft et/ou Stardew Valley, préparez-vous à passer de nombreuses heures sur Core Keeper. Le jeu a largement le potentiel pour se hisser au niveau des trois titres dont il s'inspire, si le suivi est au rendez-vous.
Les plus
- Un mélange de genres : Terraria, Stardew Valley et Minecraft
- Des mécaniques reprenant le meilleur des jeux du genre
- Des biomes variés et soignés
- Un HUD (interface) presque parfait !
- L'exploration
- Des graphismes en pixel art soignés, bien loin du pixel art classique et déjà vu
- Les combats contre les boss
Les moins
- La pêche...
- Rythme de progression inégal