Metal Slug Tactics : le test sur Nintendo Switch, que vaut le tactical RPG
Metal Slug Tactics : le test sur Nintendo Switch du tactical RPG
Metal Slug, voici un titre qui parlera certainement aux plus anciens d’entre nous, mais un peu moins aux plus jeunes. Petit retour rapide sur la licence : il s’agit à l’origine d’un jeu de type shoot ’em up / run and gun avec un défilement horizontal vers la droite, très à la mode dans les années 80 et 90. On avance vers la droite de l’écran, lourdement armé (ou pas), et on tente d’atteindre le boss de fin. La licence est sortie à l’origine sur arcade (Neo Geo MVS), éditée par SNK. “Metal Slug” revient ensuite quasiment tous les deux ans, entre le premier titre de 1996 et la sortie de “Metal Slug 7” sur DS en 2008.
Nous sommes désormais en 2024 et voici le grand retour de la licence. Avec ce retour s’annonce également un grand changement : fini l’action frénétique et les tirs à tout va, place à un genre un peu plus posé. Metal Slug devient un tactical RPG (à l’image d’un “Fire Emblem”) l’espace d’un temps. Alors, pari réussi pour ce spin-off du studio français Leikir Studio ?
Développeur: Leikir Studio Éditeur: Dotemu Site: Voir le Site Officiel du jeu Genre: Stratégie | Tactical RPG | RPG | Arcade Date de sortie sur Nintendo Switch: 5 novembre 2024 Réseaux Sociaux: Facebook | Twitter | YouTube | Instagram | Discord Acheter le jeu: eShop Nintendo |
Metal Slug Tactics : un tactical RPG mais pas que…
Pour présenter rapidement le jeu, Metal Slug Tactics est un tactical RPG. Mais là où il se démarque d’un Fire Emblem, d’un Wargroove ou d’Advance Wars, c’est qu’il possède un aspect roguelite très prononcé.
Dans les faits, pas d’histoire ou de scénario linéaire à suivre. Il y a bien évidemment une trame narrative pour englober l’ensemble, mais la force du titre réside dans sa rejouabilité. Car oui, vous allez échouer ! Une fois, deux fois, cinq fois, qu’importe, le jeu est prévu pour être joué ainsi. À l’image d’un roguelite, un game over ne signifie pas forcément une fin en soi, mais le début d’une nouvelle run, potentiellement plus puissante que la précédente. L’argent remporté dans la run précédente servira à améliorer votre équipe. Vos membres gagneront en expérience après chaque bataille, leur permettant d’être plus performants lors des confrontations futures.
Le déroulement d’une partie sera assez semblable d’une run à l’autre. On commence dans notre QG, dans lequel on débloque progressivement des fonctionnalités, comme des boutiques. On peut alors améliorer son équipement et se préparer au combat. Il faudra ensuite choisir ses 3 opérateurs pour combattre.
Au fil de vos batailles, votre équipe gagnera en niveau. Il faudra veiller à créer des builds cohérents pour tirer le plein potentiel de vos soldats et de leurs synergies potentielles. De nombreuses personnalisations de compétences sont disponibles.
Le déplacement est très simple : on se déplace sur la carte d’une région. Chaque bataille possède une icône expliquant les bonus potentiels : médailles, munitions, expérience, renforcements et autres… De plus, ces combats auront des objectifs différents : destruction de convoi, survie pendant un nombre de tours donnés, élimination des ennemis, élimination de cibles spécifiques, etc.
Des batailles contre des boss intermédiaires seront aussi de la partie. La mise en scène et l’arrivée de ces derniers sont d’ailleurs dans le pur esprit Metal Slug ! Ces boss font partie intégrante de l’univers, un clin d’œil très appréciable.
Petit mot sur le casting et les opérateurs disponibles : les joueurs des anciens Metal Slug reconnaîtront certainement quelques noms : Marco Rossi, Fio Germi, Tarma Roving, Eri Kasamoto, Clark Still, Leona Heidern, Ralf Jones, Trevor Spacey et Nadia Cassel.
La bataille par la pensée
Derrière ce sous-titre se cache une vérité : il va falloir réfléchir pour mener à bien vos batailles. Disons-le très clairement, foncer dans le tas sans réflexion est synonyme d’échec total. Là est le paradoxe d’une licence qui nous a habitués à mettre le cerveau “en pause” (ce n’est absolument pas péjoratif, je parle surtout de stratégie pure et dure et non de difficulté) pour tout dégommer, à l’image d’un Contra.
Chaque tour se découpe de base en 2 actions possibles : un déplacement et une action (attaque, compétence, etc.).
Pour réussir vos missions, plusieurs mécaniques durant les batailles seront à maîtriser. Tout d’abord, la synchronisation. Première technique apprise, cette dernière permet d’avoir une attaque “gratuite”. En positionnant correctement vos personnages, ils peuvent bénéficier d’une attaque bonus qui n’utilise pas l’action de leur tour. Un boost de DPS non négligeable, quand il est possible de faire 3 attaques sur un ennemi au lieu d’une seule. Au début du jeu, il faut vite maîtriser cette mécanique pour maximiser les dégâts infligés. Voici une des raisons pour lesquelles on ne peut pas foncer “tête baissée”.
Chaque personnage possède ses armes et ses capacités, qu’elles soient actives ou passives. Ces compétences devront être maîtrisées pour progresser sereinement. Au niveau des armes, vous aurez le choix entre votre arme principale, qui aura des munitions illimitées, et une deuxième arme plus puissante. Cette dernière aura un nombre limité de munitions. Il faudra donc les utiliser avec parcimonie.
Un autre mécanisme de gameplay à appréhender est l’adrénaline. Cette dernière s’accumule en fonction de vos déplacements : plus vous vous déplacez loin sur la carte de bataille, plus vous récupérez des points d’adrénaline. Ces points sont ensuite à dépenser dans des compétences d’attaques ou utilitaires, propres à chaque combattant.
Vos personnages peuvent être KO et tomber au sol une fois leurs PV réduits à 0. Tout n’est pas perdu pour autant, puisque le jeu propose un système de Renforcement. Ce dernier, sous forme de “consommable”, peut être utilisé pour remettre sur pied un opérateur KO. Limité en nombre, il est possible d’en récupérer durant des missions, mais ils sont plutôt rares dans l’ensemble.
À noter le côté très fun de certaines batailles qui proposent un véhicule lourd. Des compétences propres au véhicule remplaceront vos compétences pendant leur utilisation. Enfin, comme beaucoup de tactical RPG, un système de couverture propre au jeu est disponible.
Voici une vidéo explicative de gameplay partagée par Dotemu:
En dehors des batailles
Il n’y a pas que les batailles dans la vie. Il y a aussi votre QG. Ce dernier servira de préparation avant l’enchaînement de vos batailles. Le QG a plusieurs fonctionnalités qui serviront dans votre progression. Tout d’abord, une armurerie. Cette dernière servira à acheter des mods pour vos armes. Ces mods améliorent vos armes de façon passive, en apportant par exemple des bonus de dégâts, de portée, etc.
La caserne sera aussi présente. Grâce à elle, il sera possible d’acheter des paquetages différents, c’est-à-dire une arme principale et une arme lourde différentes des armes de base. Les compétences peuvent également changer en fonction du paquetage choisi. La caserne permettra aussi de voir ou revoir les histoires de chaque personnage en vous indiquant les conditions nécessaires pour débloquer chaque partie.
De manière plus générale et en vrac, des soucis d’optimisation ont été constatés durant le test de Metal Slug Tactics sur Nintendo Switch. Des bugs ont aussi été relevés, comme des problèmes de résurrection où notre opérateur tombe KO, mais reste “debout” avec impossibilité totale d’interagir avec lui. Les combats contre les boss ralentissent énormément, tout comme les situations avec de nombreux ennemis à l’écran, affectant ainsi le framerate. Les boss, bien qu’exigeants et offrant du challenge, se comptent sur les doigts d’une main. Un peu léger pour un jeu du genre…
Point positif cependant, les cartes sont générées procéduralement (agencement aléatoire de différentes tuiles entre elles). Même si les cartes de région ne changent pas dans leur design, chaque bataille est bien différente. D’une partie à l’autre, tout est refait procéduralement, nous apportant cette petite touche de fraîcheur bien sympathique. Il faut cependant accrocher au système de roguelite.
Je ne peux que vous conseiller de bien suivre le tutoriel pour comprendre les mécanismes du jeu et de commencer au niveau de difficulté Recrue, le temps d’appréhender les bases du jeu. Pour une première run, même à ce niveau de difficulté, rien n’est forcément facile. Pour rassurer certains, il est possible de changer le niveau de difficulté avant chaque run, donc rien n’est figé dans sa partie !
Concernant la durée de vie, une run, en fonction de votre niveau et de votre avancée, peut prendre entre 45 minutes et 3 heures. Il faudra environ 10 à 15 heures pour débloquer tous les personnages et les armes. Vous pouvez rajouter entre 5 et 10 heures en plus si vous visez le 100% du jeu (soit entre 20 et 30 heures de jeu pour tout explorer dans le jeu). Encore une fois, tout dépendra de votre niveau et de votre adaptabilité.
La clé pour le test de Metal Slug Tactics sur Nintendo Switch a été fournie par Dotemu. Merci à eux !
Metal Slug Tactics
Le jeu avait tout pour être une excellente pioche. Cependant, il est certainement sorti quelques mois trop tôt. L'expérience tactical-RPG en elle-même est de qualité, mais le manque de variété entraîne une sensation de répétition qui survient un peu trop rapidement. Malheureusement, le jeu souffre parfois de bugs gênants lors des batailles, en plus d'avoir une optimisation moyenne. Un titre qui pourrait devenir très bon (voire excellent) après la correction des bugs, l'amélioration de l'optimisation et l'ajout de contenu. Mais tout cela est-il au programme ?
Les plus
- La bande son, bien que parfois répétitive, est très qualitative. Un plaisir pour les oreilles
- Un gameplay exigeant qui demandera plusieurs batailles avant d'être totalement maîtrisé
- Un bon niveau de difficulté !
- Une direction artistique qui fait pleinement honneur à la série Metal Slug
- Le côté procédural qui rend chaque run assez unique
- Le jeu parvient à conserver l'esprit "run and gun" propre à la licence, tout en l'adaptant au genre tactical-RPG
Les moins
- Des ralentissements et de grosses chutes de framerate sont à déplorer, notamment contre les boss
- Il manque un peu de variété dans les calques et tuiles des champs de bataille.
- Un gros manque de variété
- Trop peu de boss différents pour un roguelite
- Interface parfois brouillonne, ne facilitant pas le jeu à la manette.