Farmagia : le test sur Nintendo Switch, que vaut ce RPG qui mélange combat de monstre et gestion fermière
Farmagia le test sur Nintendo Switch du RPG / combat de monstre et simulation fermière.
Il y a parfois des genres ou des mélanges de jeux qui peuvent surprendre. Farmagia fait certainement partie de cette poignée d’élus. Bienvenue dans le monde de Felicidad, un lieu où les fermiers, appelés Farmagia, élèvent et commandent des monstres.
Cependant, tout n’est pas rose. Après la mort du souverain de Felicidad, Glaza, un seigneur tyrannique, prend le pouvoir et impose son régime autoritaire. Il sera de votre ressort, en tant que Ten, de combattre Glaza et de mettre fin à son règne. Dans ce jeu qui mélange gestion de ferme et RPG avec combats de monstres, la formule peut surprendre. Pour le meilleur… ou pour le pire ?
Comme d’habitude, les images du test ont été capturées durant la première heure (premier chapitre dans le cas de Farmagia, soit, environ, 2h à 4h de jeu) pour éviter tout spoiler et vous laisser découvrir le jeu, ses biomes et ses environnements.
Développeur: Marvelous Inc Éditeur: Marvelous Inc Site: Voir le Site Officiel du jeu Genre: RPG | Gestion de ferme | Combat de monstres Date de sortie sur Nintendo Switch: 1er novembre 2024 Réseaux Sociaux: Facebook | Twitter | YouTube | Instagram | TikTok Acheter le jeu: eShop Nintendo Amazon (édition standard / édition limitée) FNAC | LECLERC | Micromania | Cultura |
Sommaire du test de Farmagia
Un melting-pot des genres
Avec des jeux comme Rune Factory, Story of Seasons et Monster Hunter Stories 2: Wings of Ruin, Marvelous possède une belle expérience en matière de jeux de ferme et de RPG avec des monstres. L’entreprise japonaise a ainsi créé Farmagia, un jeu qui regroupe tout le savoir-faire du studio nippon. Nous allons voir qu’en effet, Farmagia est un véritable melting-pot de plusieurs jeux en un.
Tout d’abord, c’est un genre auquel on ne s’attendait pas forcément : en plus du côté jeu de ferme et jeu de combat/action/RPG, l’ensemble est en grande partie régi par un aspect “visual-novel”. On en parle dès le début du test car ce côté emprunté aux jeux du genre saute assez rapidement aux yeux. Attention, nous ne sommes pas dans un visual novel à proprement parler, mais le jeu reprend quelques mécanismes spécifiques de ce style pour nous faire avancer dans le scénario entre deux batailles.
Cet aspect visual novel se manifeste dans le volet narratif du jeu, avec une interface très inspirée des jeux du genre : votre personnage au premier plan d’un décor, le texte en bas de l’écran qu’il faut faire défiler en appuyant sur une touche. Le jeu use et abuse de ce système. Parfois, on vous donne même l’illusion du choix mais, au final, Farmagia reste très fidèle aux codes japonais dans sa conception. Certains trouveront cela trop lent. Néanmoins, j’ai trouvé, à titre personnel, l’histoire très intéressante. Le scénario est un véritable point fort !
Le jeu s’articule autour d’une boucle de gameplay qui se répète quotidiennement. Chaque matin, nous nous rendons à la ferme pour planter ou récolter le fruit de notre labeur. Vient ensuite la phase de combat, où nous pouvons soit faire progresser l’histoire principale, soit accomplir des quêtes secondaires. Il est également possible de combattre librement pour collecter des composants et des graines de monstres.
L’histoire du jeu, c’est bien beau, mais concentrons-nous maintenant sur les deux mécanismes de gameplay qui occuperont l’essentiel de votre temps : les combats et la ferme.
Des combats qui pèchent parfois par une technique laborieuse
Entrons dans le vif du sujet et de l’action : les combats. Ces derniers seront très importants puisqu’ils rythmeront votre progression. Mais alors, comment se déroule la phase de combats dans le jeu ?
Tout d’abord, comme dans tout bon jeu du genre, il faudra passer par une première phase de préparation. Le joueur devra choisir sa composition de combat, c’est-à-dire sélectionner les monstres de son groupe et leur nombre. Chacun a évidemment ses caractéristiques : certains sont plus aptes à l’attaque, d’autres aux attaques à distance, d’autres au soutien, etc. Le jeu ne vous prendra pas par surprise. À l’image de Pikmin 4 qui recommande un type de Pikmin spécifique avant d’entrer dans un donjon, Farmagia vous guide en vous recommandant un (ou plusieurs) type de monstre adapté à la carte.
Il faudra aussi choisir son leader, chacun ayant là aussi un bonus passif différent. Ten, notre héros principal, sera plus axé sur la récupération de la jauge de charge, Archie sur la récupération de PV, Lei sur les attaques, et Chica sur les malus/bonus. Le choix vous appartient. Enfin, la compétence de fusion (pour faire très simple, votre attaque ultime) sera également à choisir. Formation prête ? Bien, maintenant, place à l’action !
Il faut savoir que durant cette période de combat, nous ne sommes pas sur une carte immense nous permettant d’aller où bon nous semble. Cette phase d’action, qui mélange combat et récupération de ressources, se déroule sous la forme d’un labyrinthe. Pas d’inquiétude, il est impossible de se perdre. Quand on parle de “labyrinthe” (nom donné dans le jeu), il s’agit de plusieurs zones interconnectées entre elles.
Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ? On arrive dans une zone. Cette zone est composée de monstres à battre, de matières premières à récolter, ou de coffres (appelés “coffre-vigne” dans le jeu) à récupérer. Des talents de fées sont aussi à collecter, ces dernières vous apportant des bonus passifs pour votre session.
Une fois la zone nettoyée, des téléportations deviennent disponibles. Vous êtes alors libre de choisir quel “type de zone” vous voulez visiter ensuite. Chaque zone a ses spécificités : certaines sont plus riches en coffres, en talents de fées, en monstres, etc… Ainsi, de zones en zones instanciées, vous vous déplacerez jusqu’à la finalité du labyrinthe, à savoir le boss de la zone.
Attention cependant, à l’image de Monster Hunter, vous êtes limités en durée sur la carte. En fonction de l’heure de la journée (jour, soirée, nuit), ce temps est plus ou moins long. L’heure a également un impact sur les monstres, leur présence et les récompenses à récupérer.
Les combats sont assez techniques au départ. Le tutoriel vous submerge sous des fenêtres théoriques, mais pas de panique : avec un peu de pratique, on arrive rapidement à cerner les mécanismes de gameplay. Plusieurs d’entre eux devront être maîtrisés pour progresser sereinement dans le labyrinthe.
Tout d’abord, il faut appréhender et comprendre les barres des ennemis. Chacun d’eux possède une barre de vie et une barre de KO. Quand la barre de vie tombe à zéro, l’ennemi meurt. Quand la barre de KO tombe à zéro, l’ennemi est affaibli. Il faudra alors réaliser une charge symbiotique pour le mettre KO et sans défense durant quelques instants. Une fois KO, vous pourrez lancer une attaque de légion. Cette dernière, pour faire simple, est une attaque de toute votre équipe sur une cible unique causant ainsi de lourds dégâts (à la barre de vie, cette fois-ci !). C’est assez jouissif !
D’autres façons de faire baisser cette barre de KO de l’ennemi sont possibles, comme la parade parfaite.
Enfin, il existe une attaque Fusion qui réunit tous vos monstres en un seul compagnon de combat, infligeant de très lourds dégâts aux ennemis présents. Voyez cela comme une attaque ultime. Bien évidemment, il faudra recharger cette dernière entre chaque utilisation. Éliminer des ennemis, réaliser des parades parfaites et attaquer un ennemi KO permettent, entre autres, de recharger plus rapidement votre Fusion.
Pour rassurer tout le monde, le jeu vous guide et vous indique à l’écran, lorsque vous remplissez une condition, sur quelle touche appuyer. Ouf !
Petit détail : il est possible que vos monstres tombent inconscients au sol en cas d’attaque ennemie. Il faudra alors passer à proximité pour les réanimer dans un temps limité, sans quoi leur mort sera définitive.
Les combats ont cette petite touche de dynamisme bien appréciable. Malgré cela, tout n’est pas parfait. Lorsque plusieurs ennemis sont réunis au même endroit, cela peut malheureusement vite devenir brouillon. Les effets spéciaux affichés à l’écran peuvent parfois dérouter, au point de se demander ce qu’il se passe. Hélas, hardware de la Nintendo Switch oblige, quand plusieurs ennemis sont présents à l’écran, des chutes de framerate peuvent survenir… Ce défaut ne se voit pas forcément durant les premières heures de jeu, mais plus on progresse, plus on ressent ce côté fouilli.
L’agriculture dans Farmagia : beaucoup trop simpliste ?
Secteur très important dans Farmagia, l’agriculture joue plusieurs rôles dans le jeu. Tout d’abord, elle servira à régénérer vos armées. Comme nous l’avons vu un peu plus tôt, vos monstres peuvent tomber au combat. La seule façon de retrouver vos petits (et grands !) monstres sera alors de planter les graines de cette espèce. Une fois récoltés, les monstres rejoindront vos rangs et renforceront votre armée.
Mais ce n’est pas tout, l’agriculture permet aussi la recherche, qui a un intérêt certain dans le jeu. Cette recherche permet d’améliorer votre ferme, mais pas seulement. Vous pourrez débloquer des outils, améliorer leur efficacité, agrandir votre ferme, améliorer vos PF (points que vous dépensez à chaque action réalisée dans la ferme jusqu’à descendre à 0), débloquer de nouveaux monstres, améliorer les talents de fées de ces derniers, bref, tout un tas de bonus sont à débloquer.
Pour gagner un point de recherche, il faut planter des compagnons de recherche. En effet, chaque graine correspond à une thématique : “Compagnon de combat” ou “Compagnon de recherche”. La première sert à recruter des monstres pour vos combats, tandis que la seconde vous apporte des points de recherche à dépenser dans votre notes de recherche. Les graines de recherche permettent aussi de créer des formes symbiotiques : récolter trois graines d’un même compagnon de recherche débloque le monstre en question pour votre charge symbiotique.
Vous pouvez également améliorer vos graines de combat en utilisant de l’engrais. Celui-ci permet par exemple d’augmenter la vitesse de croissance ou d’apporter un meilleur rendement.
Avec le temps, il devient possible de simplifier la gestion de sa ferme. Mais évitons d’en dire plus pour préserver la surprise !
L’aspect ferme reste au final très basique. Disons-le franchement : nous sommes loin des références du genre. Soyons très clairs : si c’est l’aspect ferme qui vous attire dans un jeu, Farmagia n’est clairement pas fait pour vous. Le jeu reste malheureusement superficiel dans sa dimension agricole.
Autre mécanisme du jeu qui, là aussi, aurait pu être très intéressant mais reste finalement superficiel : le ranch. Ce dernier permet d’entraîner vos compagnons de combat. Détail intéressant : vous pouvez choisir quelle statistique faire progresser parmi la Résistance, l’Attaque, la Défense, le Soutien et la Méditation. Chacun de ces domaines permet d’augmenter une ou deux caractéristiques de vos compagnons. L’entraînement à la défense, par exemple, permet à vos monstres de progresser dans leur capacité défensive et leur résistance au K.O.
Vos compagnons perdront alors de la motivation suite à l’entraînement intensif, mais vous pourrez leur donner une friandise pour les requinquer !
Des activités en ville variées mais vite redondantes
Pour conclure ce test, nous allons rapidement aborder les activités en ville. Ces dernières serviront de halte entre les phases de combat et d’agriculture. Toujours dans un menu très “visual novel”, vous pourrez passer d’un lieu à l’autre d’une simple touche.
Tout d’abord, la Boutique Magique. Tenue par Arvielle et Charlotte, cette boutique permettra d’acheter des composants, de vendre les objets de votre inventaire, mais aussi de fabriquer des objets. Que ce soit de la nourriture pour entraîner vos compagnons, des friandises ou des cadeaux destinés aux esprits élémentaux, tout sera fabriqué depuis cette boutique.
Puisque l’on aborde le sujet des élémentaux, voilà une autre activité en ville. Que serait un RPG japonais sans ses mythes, déesses ou esprits ? Les élémentaux sont des esprits qui apporteront des bonus à votre attaque de Fusion (votre attaque ultime). Ces bonus fonctionnent sur le principe d’une relation entre l’Élémental et vous. Plus vous améliorez votre relation, plus vous obtenez de bonus. Pour progresser dans cette tâche, il faudra terminer des quêtes spécifiques à chaque élémental ou lui offrir des cadeaux fabriqués en boutique.
Pour finir sur les activités en ville, le Mouton à Cinq Pattes est en quelque sorte une taverne. Dans cette dernière, il sera possible de récupérer des quêtes secondaires. Malheureusement, beaucoup de ces quêtes reviennent en boucle…
Un petit mot rapide sur le design et la technique du jeu : le design des personnages est réussi. On ressent totalement cette petite touche apportée par Hiro Mashima (Fairy Tail). Les monstres sont également bien réalisés dans leur conception. À aucun moment nous n’avons l’impression de jouer avec “une copie” d’un Pokémon. Cependant, l’environnement dans lequel on évolue en combat est clairement en dessous du niveau des personnages et des monstres.
La clé pour le test de Farmagia sur Nintendo Switch a été fournie par Marvelous. Merci à eux !
Farmagia sur Nintendo Switch
Difficile de donner une note au jeu tant ce dernier oscille entre qualités et défauts. Farmagia a un côté à la fois enchanteur et très frustrant. Tout d'abord enchanteur par son casting de personnages, ses monstres, son histoire et ses phases de combat. Cependant, il a aussi un côté très frustrant car certains domaines du jeu restent superficiels et auraient mérité plus d'attention (comme la ferme). Farmagia dans sa globalité reste plutôt inégal. Le prix de 49,99 € peut cependant sembler élevé au regard du contenu proposé.
Les plus
- La variété des monstres : à aucun moment on a l'impression de jouer avec un simple clone de Pokémon dans son équipe. La preuve que c'est possible...
- Le design des personnages et des monstres est dans l'ensemble plutôt réussi
- L'univers et le monde de Farmagia
- Un excellent doublage japonais
- Les mécanismes de combat apportent une touche de dynamisme très appréciable
- L'histoire est très agréable, même si elle peut parfois se perdre dans des détails futiles. Finalement, ce point est très personnel.
- L'OST est magnifique. L'opening l'est tout autant.
Les moins
- La ferme n'a rien de fun
- Le design peu inspiré des environnements durant les phases de combat donne une impression de travail bâclé et de déjà-vu. Cela manque clairement de folie
- Des problèmes techniques récurrents durant les combats : aliasing, chutes de framerate et ennemis parfois bloqués.
- Un jeu qui ne mérite peut-être pas son prix de 49.99€...
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